En 1299, à Florence, le riche Buoso Donati vient de mourir en léguant tous ses biens aux moines. Furieux, ses héritiers acceptent les services de Gianni Schicchi qui leur propose un stratagème destiné à substituer un autre testament à celui qui les dépossède. Prêts à tout pour s’enrichir, les crédules héritiers seront finalement dupés par le rusé Schicchi qui détournera à son profit l’essentiel de l’héritage.
« O mio babino caro » (« oh mon papa chéri ») est une prière que Lauretta adresse à son père, alors que les tensions entre elle et ses futurs beaux-parents sont si fortes qu’elles pourraient conduire à sa séparation d’avec Rinuccio, l’homme qu’elle aime.
Il s’agissait de l’un des airs préférés de Maria Callas.
Nous voici de nouveau avec le compositeur italien Giacomo Puccini. L’air que je propose est tiré d’une oeuvre d’opéra dénommée Gianni Schicchi présentée pour la première fois en 1918.
En général on reconnaît l’air car mille fois entendu mais il est plus difficile pour les jeunes d’y associer son nom et encore plus improbable celui de la pièce d’Opéra dont il est tiré. C’est encore plus vrai dans le cas présent car auprès du grand public le nom de Gianni Schicchi ne semble pas être très connu.
L’histoire de cet air, dans un contexte plus complexe à résumer, est assez facile à comprendre. Comme dans Roméo et Juliette, la guerre entre deux familles pousse un père à interdire l’amour de sa fille pour un jeune garçon du « clan ennemi ».
Le thème est l’un des plus récurrents dans la littérature, le cinéma ou dans les œuvres chantées à travers les siècles. La complainte de l’amour est le propre du cœur de l’être humain. C’est un sujet inépuisable.
L’air que je présente est l’un des plus beaux du répertoire de l’Opéra. C’est le moment où la jeune fille implore son père en criant son amour :
« O Mio Babbino Caro » (Mon cher petit papa).
Ô mon cher papa,
je l’aime, il est beau, beau.
Je vais aller à Porta Rossa
acheter l’anneau !
Oui, oui, je veux y aller !
et si je l’aime en vain,
j’irais sur le Ponte-Vecchio,
mais pour me jeter dans l’Arno !
Je me languis et je me tourmente !
Ô Dieu, je voudrais mourir !
Papa, pitié, pitié !
Papa, pitié, pitié !
Le père finira par succomber aux suppliques de sa fille, comment pouvait-il en être autrement devant un cri aussi déchirant.