Pour faciliter l’apprentissage du chant dans son monastère, un moine Italien du 11ème siècle, Guido d’AREZZO , eu l’idée d’une méthode pédagogique qui permettrait à ses élèves d’apprendre et de mémoriser les morceaux beaucoup plus rapidement.
Pour nommer les notes, Guido d’Arezzo a utilisé les premières syllabes de l’Hymne à saint Jean-Baptiste.
Il utilisait des lignes de couleur pour aider ses élèves à mieux se repérer sur une partition. Il a aussi ajouté au début de chaque portée une lettre clef qui indique la valeur d’intonation du morceau et qu’il a appelé gamma, d’où le nom de «gamme» . Il a ajouté une quatrième ligne à la portée et aussi a introduit un moyen mnémotechnique, la «main guidonienne», pour représenter les notes (toutes les notes étaient associées aux jointures et aux phalanges des cinq doigts de la main gauche).
Le système Guidonien s’est généralisé très vite à l’ensemble du monde musical mais les Anglais et les Allemands sont restés fidèles aux lettres de l’alphabet pour désigner les notes. En anglais, do ré mi fa sol la si devient : C D E F G A B.
Voici quelques extraits du livre MICROLOGUS de GUIDO d’AREZZO (991-1031)
Prologue:
« Comme mes dispositions naturelles et l’exemple des gens de bien me rendaient plein de zèle pour l’intérêt commun, je choisi parmi d’autres possibilités, d’enseigner la musique aux enfants. Au bout du compte la grâce divine advint et certains d’entre eux s’étant entraînés grâce à l’emploi de notre notation à imiter le monocorde, chantaient en moins d’un mois des chants qu’ils n’avaient ni vus ni entendus, à la première lecture, avec une telle sûreté que cela offrait un spectacle extraordinaire pour bien des gens…..c’est pourquoi j’éprouvais une grande peine à l’égard de nos chantres qui, même s’ils persévèrent cent ans dans l’étude du chant, ne sont pas capable pour autant d’exécuter d’eux-même la moindre antienne qui soit…c’est pourquoi, désireux d’étendre à l’usage de tous notre mode d’étude si utile, à partir de nombreuses méthodes musicales que j’ai collecté à divers moments, j’ai résumé avec toute la concision possible certains points profitables à mon sens, pour les chanteurs. En effet ce qui, tout en concernant la musique n’a pas d’utilité pour le chant, ou ce qui est dit de manière inintelligible, je n’ai pas jugé non plus d’en faire mention et je n’ai cure de ceux que la malveillance fait pâlir de jalousie, pourvu que d’autres progressent dans la connaissance. «
Ce que doit faire celui qui se prépare à l’étude de la musique:
« Donc celui qui s’attache à notre art doit apprendre quelques chants dans notre notation, exercer sa main à l’usage du monocorde et méditer souvent les présentes règles, jusqu’à ce qu’il ait appris à connaître la valeur et la nature des sons et puisse chanter agréablement les chants qu’il ne connaît pas comme ceux qu’il connaît. Mais comme nous percevons mieux, sur le monocorde, les notes qui sont le premier élément de notre art, voyons tout d’abord comment l’art, suivant la nature, leur a donné leurs places respectives….Voici leur disposition (des notes) que les savants on passé sous silence ou embrouillé par une trop grande obscurité… Et il est vrai, c’est bien le signe d’une miraculeuse élection, que même les petits enfants de votre église surpassent dans la connaissance de la musique des vieillards compétents et érudits de tous autres lieux. »
Les notes se joignent de 6 manières
« Après que des notes ont été disposées entre d’autres notes, on voit à certains endroits un espace plus grand et à d’autres un espace plus petit. On appelle le grand espace ton et le petit espace demi-ton…. Ainsi tu as 6 rapport de sons : le ton, le demi-ton, la tierce majeure, la tierce mineure, la quarte et la quinte…. Et c’est à l’aide d’un si petit nombre d’intervalles que l’on forme toute mélodie, il est fort utile de les inscrire au fond de sa mémoire et de s’exercer sans cesse jusqu’à ce qu’on les distingue et les reconnaisse parfaitement quand on chante, afin de pouvoir acquérir intelligemment, et donc avec plus de facilité, la maîtrise du chant, grâce à ces éléments qui en sont comme les clefs. »
Les divisions du monocorde et leur interprétation
« Tu te souviendras que ces trois intervalles sont appelés « symphonies », c’est à dire fusion agréable de sons, parce que, dans l’octave, des notes différentes sonnent comme une seule. »