HILDEGARDE de Bigen – Vos flores rosarum

« Vos flores rosarum » – « Vous, fleurs des roses », est un chant spirituel attribué à Hildegarde de Bingen, abbesse bénédictine, visionnaire, guérisseuse et compositrice du XIIe siècle. Dans cette œuvre, elle célèbre la mémoire des saints et martyrs comme des roses offertes, dont le sang versé participe à l’accomplissement d’un dessein divin éternel, conçu «ante evum » – avant même le temps.

Partition – HILDEGARDE_Vos_flores_rosarum

Ce chant s’inscrit dans la tradition du chant grégorien, mais en porte une empreinte très personnelle. Le chant grégorien, né autour du VIIIe siècle, est un chant monodique, c’est-à-dire à une seule voix, sans accompagnement harmonique. Il repose sur des modes anciens (ou échelles musicales modales) qui donnent à la musique sacrée son caractère méditatif et intemporel.

Mais Hildegarde, bien qu’elle connaisse parfaitement cette tradition, s’en affranchit librement. Ses compositions se distinguent par :
Une ambitus étendu (elle emploie des intervalles très larges pour l’époque, parfois plus d’une octave et demie)
Une liberté rythmique inspirée de la psalmodie, mais avec des envolées mélodiques audacieuses
Un souffle mystique, comme si la mélodie cherchait à traduire une vision intérieure plus qu’un discours structuré

Texte des paroles:

Vos flores rosarum
Qui in effusione sanguinis vestri
Beati estis
In maximis gaudiis redolentibus
Et sudantibus in emptione
Que fluxit
De interiori mente
Consilii manentis ante evum

In illo
In quo non erat constitutio
A capite

Sit honor in consortio vestro
Qui estis instrumentum ecclesie
Et qui in vulneribus vestri
Sanguinis undatis:

In illo
In quo non erat constitutio
A capite

Tarduction des paroles:

Vous, fleurs de rose
Vous, fleurs de rose,
qui êtes heureuses dans l’effusion de votre sang,
dans les grandes joies
qui répandent leur parfum
et leur humidité, dans le rachat
qui a coulé
du dessein intime de la pensée
de Celui qui était là avant l’éternité

en Celui
qui n’a pas
de commencement.

Honneur à votre communauté,
vous qui êtes l’instrument de l’Église,
et surgissez
dans vos blessures sanglantes

en Celui
qui n’a pas
de commencement.

 

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