SAINT-SAENS Le cygne

Le Cygne est un morceau très souvent jiué par les violoncellistes car c’est une petite merveille. Il fait partie du Carnaval des Animaux, une suite écrite par Camille Saint-Saëns.

Dès qu’on entend le piano, on imagine des petites vagelettes sur un lac tranquille. Puis le violoncelle entre tout doucement, avec une mélodie très fluide, comme s’il glissait sur l’eau. On a vraiment l’impression d’un cygne qui avance calmement, avec élégance et qui disparait à la fin dans les brumes du soir.

Partition du cygne sur Imslp  partie piano et  partie violoncelle

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Interprétation de Piatigorsky avec 6 harpes!

Accompagnement au piano:


SAINTSAENS_cygne_vcl by musicordes

Le cygne

René-François Sully Prudhomme , Les solitudes

Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes,
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
A des neiges d’avril qui croulent au soleil ;
Mais, ferme et d’un blanc mat, vibrant sous le zéphire,
Sa grande aile l’entraîne ainsi qu’un lent navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
Le plonge, le promène allongé sur les eaux,
Le courbe gracieux comme un profil d’acanthe,
Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.
Tantôt le long des pins, séjour d’ombre et de paix,
Il serpente, et laissant les herbages épais
Traîner derrière lui comme une chevelure,
Il va d’une tardive et languissante allure ;
La grotte où le poète écoute ce qu’il sent,
Et la source qui pleure un éternel absent,
Lui plaisent : il y rôde ; une feuille de saule
En silence tombée effleure son épaule ;
Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur,
Superbe, gouvernant du côté de l’azur,
Il choisit, pour fêter sa blancheur qu’il admire,
La place éblouissante où le soleil se mire.
Puis, quand les bords de l’eau ne se distinguent plus,
A l’heure où toute forme est un spectre confus,
Où l’horizon brunit, rayé d’un long trait rouge,
Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge,
Que les rainettes font dans l’air serein leur bruit
Et que la luciole au clair de lune luit,
L’oiseau, dans le lac sombre, où sous lui se reflète
La splendeur d’une nuit lactée et violette,
Comme un vase d’argent parmi des diamants,
Dort, la tête sous l’aile, entre deux firmaments.

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à voir aussi le chant du cygne noir de VILLA LOBOS