Archives de catégorie : PARTITIONS

SCARLATTI – Les violettes

Domenico Scarlatti né la même année que Georg Friedrich Haendel et Jean-Sébastien Bach, est surtout connu pour ses 555 sonates pour clavecin d’une originalité exceptionnelle , mais il a aussi composé de la musique vocale. Cette pièce est une aria de style baroque, typique du goût de l’époque pour les métaphores florales et naturalistes, souvent utilisées pour parler de sentiments amoureux de manière délicate ou voilée.

Le texte s’adresse aux violettes comme à de jeunes filles timides : belles, modestes, et discrètes, qui, par leur présence discrète, font honte aux désirs du narrateur.

Texte original (italien) :
Rugiadose
Odorose
Violette graziose,
Voi vi state
Vergognose,
Mezzo ascose
Fra le foglie,

E sgridate
Le mie voglie,
Che son troppo ambiziose.


Traduction française :

Gorgées de rosée,
Parfumées,
Gracieuses violettes,
Vous demeurez
Pudiques,
À demi cachées
Parmi les feuilles,

Et vous réprimandez
Mes désirs,
Trop audacieux.

Accompagnement:

 

AMSTRONG – What a wonderful world

« What a Wonderful World » est une chanson rendue célèbre par la voix chaleureuse de Louis Armstrong en 1967. Elle n’a pourtant pas été écrite par lui, mais par Bob Thiele et George David Weiss, qui voulaient offrir au monde un message d’espoir et de paix, à travers la voix d’un artiste profondément humain.

La chanson célèbre les merveilles simples de la vie et de la nature : les arbres verdoyants, les roses rouges, le ciel bleu… C’est une invitation à ralentir, à regarder autour de soi, et à s’émerveiller de ce que la Terre nous offre chaque jour.

Un hymne doux et lumineux, qui nous rappelle que malgré les turbulences, le monde reste merveilleux, si l’on prend le temps de l’écouter avec le cœur.

Version karaoké: https://youtu.be/nkaOdoxNTB0?feature=shared

Lyrics:
I see trees of green
Red roses too
I see them bloom
For me and you
And I think to myself
What a wonderful world

I see skies of blue
And clouds of white
The bright blessed day
The dark sacred night
And I think to myself
What a wonderful world

The colors of the rainbow
So pretty in the sky
Are also on the faces
Of people going by
I see friends shaking hands
Saying, « How do you do? »
They’re really saying
I love you

I hear babies cry
I watch them grow
They’ll learn much more
Than I’ll ever know
And I think to myself
What a wonderful world
Yes, I think to myself
What a wonderful world

Traduction des paroles:

Je vois des arbres verts
Des roses rouges aussi
Je les vois fleurir
Pour moi et toi
Et je me dis
Quel monde merveilleux

Je vois des cieux bleus
Et des nuages blancs
Le jour lumineux et béni
La nuit sombre et sacrée
Et je me dis
Quel monde merveilleux

Les couleurs de l’arc-en-ciel
Si jolies dans le ciel
Sont aussi sur les visages
Des gens qui passent
Je vois des amis qui se serrent la main
En disant, « Comment ça va ? »
Ils disent en réalité
Je t’aime

J’entends les bébés pleurer
Je les regarde grandir
Ils apprendront beaucoup plus
Que je ne saurai jamais
Et je me dis
Quel monde merveilleux
Oui, je me dis
Quel monde merveilleux

HAYDN WOOD – Roses of Picardy – Les roses de Picardie

La chanson « Roses of Picardy » est une mélodie anglaise très célèbre, composée pendant la Première Guerre mondiale.

Les paroles ont été écrites par Frederic Weatherly un vieil Anglais plein de vie, à la fois avocat pour affaires criminelles, poète, auteur de livres, d’opéras, de musiques pour piano et de plus de 3000 chansons. La musique a été composée par un violoniste prodige Haydn Wood, créateur de nombreuses œuvres orchestrales, chansons et comédies musicales.

Elle a été très populaire auprès des soldats britanniques au front en 1917. Beaucoup l’ont chantée dans les tranchées ou l’ont entendue lors de moments de répit.  Son succès est fulgurant : chantée par de jeunes soldats britanniques partant au front en France, en Picardie et en Flandre, elle devient un véritable hymne à la paix et à l’amour.

Voici la traduction des paroles du refrain:
« Les roses brillent en Picardie, dans le silence de la rosée argentée, les roses fleurissent en Picardie, mais il n’y a pas de rose comme toi… Et les roses mourront avec l’été, et nos routes peuvent s’éloigner, mais il y a une rose qui ne meurt pas en Picardie, c’est la rose que je garde dans mon cœur… »

Plus de 300 interprètes ont repris cette chanson dont entre autres Sidney Bechet, Frank Sinatra, André Dassary, The Platters, Yves Montand, Franck Fernandel, Guy Marchand, Lambert Murphy, Ernest Pike, John McCormack, Mario Lanza, Mado Robin, Mathé Altéry, Jack Lantier, Tino Rossi, Ray Ventura, André Verchuren. Elle sera plus tard reprise en français, notamment avec des paroles de Pierre d’Amor, et deviendra également un standard de jazz, immortalisé en 1954 par Sidney Bechet.

En hommage à cette chanson, le jardin de Valloires, dans la Somme, lui a consacré une partie de sa roseraie depuis 1987. En 2004, une rose rouge créée par le célèbre pépiniériste David Austin, nommée « The Rose of Picardy », a été dédiée à cette chanson.

Partition sur IMSLP https://imslp.org/wiki/Roses_of_Picardy_(Wood,_Haydn)

Accompagnement piano https://youtu.be/_wJGdrCHEkQ?feature=shared

Accompagnement version jazz https://youtu.be/Wsjd_PZLifY?feature=shared

Voici quelques interprétations:

« Roses of Picardy » – paroles originales
Verse 1
She is watching by the poplars,
Colinette with the sea-blue eyes,
She is watching and longing and waiting
Where the long white roadway lies.
And a song stirs in the silence,
As the wind in the boughs above,
She listens and starts and trembles —
’Tis the first little song of love!

Chorus
Roses are shining in Picardy,
In the hush of the silver dew,
Roses are flowering in Picardy,
But there’s never a rose like you!
And the roses will die with the summertime,
And our roads may be far apart,
But there’s one rose that dies not in Picardy —
’Tis the rose that I keep in my heart.

Verse 2
And the years fly on forever,
Till the shadows veil their skies,
But he loves to hold her little hands,
And look into her sea-blue eyes.
And she sees the road by the poplars,
Where they met in the bygone years,
For the first little song of the roses
Is the last little song she hears.

(Refrain again)
Roses are shining in Picardy,
In the hush of the silver dew,
Roses are flowering in Picardy,
But there’s never a rose like you!
And the roses will die with the summertime,
And our roads may be far apart,
But there’s one rose that dies not in Picardy —
’Tis the rose that I keep in my heart.

Traduction en français
Couplet 1
Elle veille près des peupliers,
Colinette aux yeux couleur de mer,
Elle veille, elle espère, elle attend
Là où s’étire le long chemin blanc.
Et un chant s’élève dans le silence,
Comme le vent dans les branches au-dessus,
Elle écoute, tressaille et tremble —
C’est le premier petit chant d’amour !

Refrain
Les roses brillent en Picardie,
Dans le calme de la rosée d’argent,
Les roses fleurissent en Picardie,
Mais nulle rose n’est comme toi !
Et les roses mourront avec l’été,
Et nos chemins seront peut-être séparés,
Mais il est une rose qui ne meurt pas en Picardie —
C’est la rose que je garde dans mon cœur.

Couplet 2
Et les années s’envolent à jamais,
Jusqu’à ce que les ombres voilent le ciel,
Mais il aime toujours tenir ses petites mains,
Et plonger dans ses yeux couleur de mer.
Et elle revoit la route bordée de peupliers,
Où ils se sont rencontrés autrefois,
Car le premier chant des roses
Est le dernier qu’elle entend.

FAURE – Au bord de l’eau

Voici une pièce délicate et pleine de poésie que j’aime beaucoup. Je l’ai découverte en cours d’harmonie lorsque notre professeur Mr Luzignant au conservatoire de Grenoble nous expliquait les accords subtils de l’accompagnement au piano.

Cette pièce « Au bord de l’eau » évoque une promenade calme et intime, bercée par le clapotis de l’eau, la présence d’un saule et l’évocation d’un paysage tranquille. Cette œuvre a été composée sur le poème de Sully Prudhomme. Elle parle de deux amoureux marchant ensemble au bord d’un ruisseau, en harmonie avec la nature, le silence, et le temps qui passe et l’amour qui reste.

Version avec juste l’accompagnement:

Paroles de de Sully Prudhomme

S’asseoir tous deux au bord d’un flot qui passe,
Le voir passer;
Tous deux, s’il glisse un nuage en l’espace,
Le voir glisser;
À l’horizon, s’il fume un toit de chaume,
Le voir fumer;
Aux alentours, si quelque fleur embaume,
S’en embaumer;
Entendre au pied du saule où l’eau murmure
L’eau murmurer;
Ne pas sentir, tant que ce rêve dure,
Le temps durer;
Mais n’apportant de passion profonde
Qu’à s’adorer;
Sans nul souci des querelles du monde,
Les ignorer;
Et seuls, heureux devant tout ce qui lasse,
Sans se lasser;
Sentir l’amour, devant tout ce qui passe,
Ne point passer !

BRASSENS – Auprès de mon arbre

Une chanson simple… et profondément libre

Composée en 1953, Auprès de mon arbre figure sur le tout premier disque de Georges Brassens, La mauvaise réputation. Dès cette époque, Brassens impose un style unique : une guitare sobre, une voix chantée-parlée, des textes ciselés et un humour impertinent. Mais derrière les airs faussement légers de cette chanson, se cache une méditation plus profonde sur la perte d’un monde simple et authentique. Comme souvent chez Brassens, l’humour est un masque pudique : derrière les rimes savoureuses et le ton badin, il nous parle d’exil intérieur, de nostalgie, et du besoin de rester fidèles à ce qui nous ancre.
Il ne prêche jamais, mais il fait réfléchir — tout en fredonnant.

 

Paroles de « Auprès de mon arbre » de G. Brassens

J’ai plaqué mon chêne
Comme un saligaud,
Mon copain le chêne,
Mon alter ego,
On était du même bois
Un peu rustique, un peu brut,
Dont on fait n’importe quoi
Sauf, naturell’ment, les flûtes…
J’ai maint’nant des frênes,
Des arbres de Judée,
Tous de bonne graine,
De haute futaie…
Mais, toi, tu manque’ à l’appel,
Ma vieill’ branche de campagne,
Mon seul arbre de Noël,
Mon mât de cocagne !

Refrain:

Auprès de mon arbre,
Je vivais heureux,
J’aurais jamais dû m’éloigner de mon arbre…
Auprès de mon arbre,
Je vivais heureux,
J’aurais jamais dû le quitter des yeux…

Je suis un pauv’ type,
J’aurai plus de joie :
J’ai jeté ma pipe,
Ma vieill’ pipe en bois,
Qui’ avait fumé sans s’ fâcher,
Sans jamais m’ brûler la lippe,
L’ tabac d’ la vache enragée
Dans sa bonn’ vieill’ têt’ de pipe…
J’ai des pip’s d’écume
Orné’s de fleurons,

De ces pip’s qu’on fume
En levant le front,
Mais j’ retrouv’rai plus, ma foi,
Dans mon cœur ni sur ma lippe,
Le goût d’ ma vieill’ pip’ en bois,
Sacré nom d’un’ pipe !

Le surnom d’infâme
Me va comme un gant :
D’avecque ma femme
J’ai foutu le camp,
Parc’ que, depuis tant d’anné’s,
C’était pas un’ sinécure
De lui voir tout l’ temps le nez
Au milieu de la figure…
Je bats la campagne
Pour dénicher la
Nouvelle compagne

Valant celle-là,
Qui, bien sûr, laissait beaucoup
Trop de pierr’s dans les lentilles,
Mais se pendait à mon cou
Quand j’ perdais mes billes !

J’avais un’ mansarde
Pour tout logement,
Avec des lézardes
Sur le firmament,
Je l’ savais par cœur depuis
Et, pour un baiser la course,
J’emmenais mes bell’s de nuit
Faire un tour sur la grande Ourse…
J’habit’ plus d’ mansarde,
Il peut désormais
Tomber des hall’bardes,
Je m’en bats l’œil mais,

Mais si quelqu’un monte aux cieux
Moins que moi, j’y pai’ des prunes :

Auprès de mon arbre – Georges Brassens

Y’ a cent sept ans, qui dit mieux,
Qu’ j’ai pas vu la lune !

 

KREISLER – Schön rosmarin – Joli romarin

Le joli romarin est une charmante valse gracieuse et pleine de charme. Dans la période où vivait Kreisler les gens étaient imprégnés de la symbolique des fleurs.

Le romarin, dans la tradition européenne, symbolise l’amour fidèle (au Moyen Âge, le romarin ornait les coiffes des mariées), la mémoire (dans la Grèce antique, les étudiants en tressaient des couronnes pour se concentrer, car on croyait que son parfum stimulant aiguisait l’esprit), et symbolise aussi la purification (on l’appelle en provençal, « encensier »)

Le nom « romarin » viendrait du latin « ros marinus » (rosée de mer) ou bien du grec « rhops myrinos » (buisson aromatique),  On l’appelle également « herbe-aux-couronnes »,

Selon une légende, le romarin était à l’origine une plante à fleurs blanches. Avant de donner naissance à l’enfant Jésus, Marie, aurait déposé sa cape de couleur bleue sur un romarin planté devant l’étable. La cape aurait déteint sur l’arbrisseau et c’est ainsi que, depuis, le romarin fleurit bleu.

C’est un des bis préférés de Maxim Vengerov

CASTELNUOVO-TEDESCO – Chants de Shakespeare opus 24

Opus 24 volume 6 N2

Hearke, hearke, the Larke at Heavens gate sings,
and Phœbus gins arise,
[His Steeds to water at those Springs
on chalic’d Flowres that lyes:]1
And winking Mary-buds begin to ope their Golden eyes
With every thing that pretty is, my Lady sweet arise:
Arise arise.

Écoutez, écoutez, l’Alouette chante à la porte du Ciel, et Phœbus se lève, [Ses chevaux s’abreuvent à ces sources sur des fleurs en calice qui reposent :]1 Et les bourgeons clignotants de Marie commencent à ouvrir leurs yeux dorés Avec tout ce qui est joli, ma douce Dame se lève : Lève-toi, lève-toi.

Transcription de Jascha Heifetz, Mario Castelnuovo Tedesco

le morceau aria est devenu Sea-Murmurs

 

HAENDEL – Ombra mai fu

Cette oeuvre est une ode à un platane. Elle nous vient de l’opéra Serse de Georg Friedrich Haendel, où le roi Xerxès chante un hommage à un platane. Selon les récits historiques, Xerxès aurait été si émerveillé par ce platane qu’il l’aurait décoré de bijoux et assigné un garde pour le protéger, comme s’il s’agissait d’un trésor vivant.

Cette aria, surnommée Largo, est une méditation d’une simplicité et d’une beauté exceptionnelles. Elle exprime une admiration intemporelle pour la nature et sa capacité à nous offrir réconfort et sérénité.

Texte des paroles de Ombra mai fu:

Jamais ombre d’un végétal
ne fut plus chère et aimable,
plus douce.

TRADITIONNEL – The water is wide – O Waly Waly

Cette chanson, issue du folklore irlandais datant des années 1600, est passée dans la tradition américaine avant de devenir très populaire en France grâce à l’adaptation de Graeme Allwright.

The Water is Wide – La mer est immense parle de l’amour et de sa douceur au début, mais aussi de son déclin avec le temps. La personne exprime son désir de traverser des obstacles (comme une mer large) pour être avec l’être aimé, mais elle se heurte à des défis émotionnels. Elle compare l’amour à un arbre trompeur, à des fleurs éphémères et à des relations qui vieillissent et se fanent. Finalement, elle se questionne sur l’amour non réciproque et l’idée de rester dans une relation qui pourrait briser son cœur.

Paroles de La mer est immense de Graeme Allwrigth:

La mer est immense, je ne peux la traverser
Je n’ai pas d’ailes pour la survoler
Préparez moi un bateau pour deux
Nous ramerons mon amour et moi

Navire je vois qui fend les flots
Chargé ras bord et je ne sais
Si cet amour que j’ai en moi
Dans les abîmes m’entraînera

Contre un jeune chêne je me suis appuyé
Pensant qu’il pouvait résister
Mais hélas il a plié
Comme mon amour il s’est brisé

Dans un buisson j’ai posé ma main
Croyant tendre fleur y trouver
Mes doigts aux épines j’ai blessé
La tendre fleur fait tomber

L’amour est joie, l’amour est beauté
Ainsi les fleurs en leur matin
Mais l’amour passe et disparaît

Voici quelques interprétations parmi les nombreuses disponibles :

  • La mer est immense de Graeme Allwrigh
  • Version irlandaise The Water is Wide par The Wolfe Tones
  • Pete Seeger, qui la popularisa aux USA dans les années 60
  • Joan Baez
  • Bob Dylan
  • Groupe Steeleye Span
  • Barbara Steisand
  • Neil Young
  • Didier Squiban
  • Renaud La ballade Nord-Irlandaise
  • Peter Tears
  • Laura Wright
  • Mouskouri.
  • En 1948, Benjamin Britten publie un arrangement pour piano et voix, tandis que John Rutter l’utilise dans son suite pour cordes en 1973.